
Ce tableau nous donne à voir une jeune femme, à demie-redressée dans son lit , qui nous regarde avec une certaine espièglerie et beaucoup de rêverie : ni tout à fait là, ni tout à fait ailleurs . Une chose est certaine : elle entend bien prendre tout son temps avant d’embarquer dans le courant de la journée .
Artiste peintre impressionniste française
Eva GONZALES naît à Paris le 19 avril 1849 . Son père est romancier et sa mère musicienne .Elle décède très jeune, dans les suites de son seul et unique accouchement, à l’âge de 34 ans .
Ses tableaux sont éparpillés dans de nombreux musées dans le monde . Celui-ci est conservé à la Kunsthalle de Brême en Allemagne . La république de Côte d’Ivoire a même imprimé 4 timbres de ses peintures .
Elle entre dans l’atelier d’Edouard Manet à peine âgée de 20 ans
Eva y apprend auprès du maître mais aussi sert souvent de modèle . Elle utilisera d’ailleurs souvent ses très proches – son mari, sa soeur ..- comme modèles dans ses compositions . Contemporaine d’Emile Zola qui la complimente sur ses oeuvres, elle quitte Paris en 1870 lors du conflit franco-prussien de 1870 .
Libre de toute contrainte
J’ai toujours été très admirative de la capacité à reproduire le blanc et le transparent par tous les peintres impressionnistes : mélange de bleus, de violets, de jaunes et bien sûr de blancs . Le leurre est total . Nous ne voyons que légèreté, transparence et délicatesse là où pourtant le pinceau a accumulé de la matière comme partout ailleurs sur le tableau ! La journée est bien entamée : le soleil vient souligner la finesse et la grâce de cette jeune femme , en la nimbant d’une lumière dorée .
Sur la table de chevet, un bouquet de jacinthes et un livre que l’on devine reposé de la veille au soir
Et si c’était lui le livre, à l’origine de ce passage délicat entre la nuit et le jour ? Ou bien un rêve , que le livre aurait engendré ?
Eva GONZALES donne souvent à voir dans ses tableaux des moments de lecture : dans un jardin , dans une clairière …



Demi-sourire, rondeur du bras, recherche d’un souvenir récent ou ancien ….
Le moment saisi par la peintre est celui d’une délicate introspection . Il ne s’agit ni de décider, ni de choisir, encore moins de trancher, statuer ou décréter . Mais de se laisser porter vers un rivage que ni la jeune femme , ni nous spectateurs ne sommes en mesure d’identifier .
Une ode au réveil en solo , préparée la veille, en toute quiétude
L’utilisation prédominante de la couleur dorée , que la chevelure très brune fait ressortir nous émeut : oui, le passage de la nuit au jour peut s’effectuer de façon créative et généreuse .
Aucun commentaire ne m'aurait fait plus plaisir, connaissant un petit peu ton parcours de danseuse et de tant d'autres vies…
Je suis bien d'accord... nous avons plusieurs vies et ce film est d'une telle intelligence !
Super résumé qui donne envie de lire … Le temps si important me manque pour assouvir ma faim de lecture…