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Le scénario imaginé par le réalisateur canadien Denys ARCAND, à qui nous devons  » Le déclin de l’empire américain  » et une oeuvre très originale sur la fin de vie avec  » Les invasions barbares  » n’a rien perdu de sa finesse d’analyse.

Archiviste deux jours par semaine

Jean-Michel Bouchard, profondément désabusé et revenu de tout, vit au Québec dans une Maison des Aînés cossue. Encore relié à la « vie civile » par son travail aux Archives, il traîne son ennui à hauteur de son embonpoint.

Mais ce très digne établissement abrite une peinture murale où sur fond de douces collines, Jacques Cartier s’en va à la rencontre d’un groupe d’Indiens Mohawks.

C’en est trop pour un parti très remonté, qui revendique la correction de cet outrage fait aux Peuples Premiers et dont les jeunes manifestants viennent camper chaque jour sur les pelouses de l’établissement. Tandis que les médias s’emparent du sujet, la vie des résidents bascule.

Une galerie de personnages … inattendus

Mais qui est donc cette blonde sculpturale qui vient chaque semaine rendre visite à notre archiviste, dans son appartement privé ?

Dont l’élégance et la décontraction se situent aux antipodes de la directrice de l’établissement ?

Ou plus vrais que nature

La jeune « citoyenne concernée  » -pour reprendre les termes d’une Indienne légitime, dépêchée sur place pour son expertise – ivre de colère et vibrante de haine est particulièrement réussi.

Une démesure quasi stalinienne de l’établissement

Le cinéaste rend la taille des résidents de plus en plus petite au fur et à mesure que l’intrigue progresse, au profit des couloirs et des appartements qui deviennent de plus en plus hauts de plafond.

Qu’importe l’individu pourvu que le cadre soit respecté !

Les dialogues remplissent ce film d’une vraie délicatesse

Que je vous laisse découvrir, entre deux répliques truculentes, comme celles de nos deux compères dépêchés par le ministère de la culture.