Ce film s’inspire de « Il corazon di Leon » film argentin pour lequel Vanessa Van Zuylen , l’une des 2 productrices , du haut de son 1m 85 a éprouvé un véritable coup de foudre : » J’ai toujours pensé qu’il fallait parler de la différence et qu’il y a des différences plus difficiles que d’autres » .
Plus qu’un comédie, le réalisateur Laurent TIRARD voulait un film d’émotions . Jean DUJARDIN assume sa très petite taille avec une dignité et une force qui ne faiblissent pas . Virginie EFIRA incarne une normalité qui cherche à se dépasser quotidiennement .
Blonde sculpturale versus …. surprise !
Avocate à Marseille, Virginie se libère de son conjoint et associé pour retrouver son indépendance et sa liberté de penser . Le téléphone portable qu’elle a égaré, la met en relation avec un homme courtois, plein d’humour et visiblement cultivé . Un Rdv est pris , bien différent toutefois de ce à quoi elle pouvait s’attendre .
Un restaurant clandestin sur les docks du port de Marseille
Après une première rencontre riche en rebondissements , Jean D invite Virginie E à dîner . Quai désert, porte en fer insoupçonnable , éclairage rouge et vert à l’intérieur façon tripot : le relâchement heureux des lieux nocturnes crève l’écran . jean D semble chez lui. Très vite le repas se transforme en premier Rdv amoureux , empreint de séduction des 2 côtés , où chacun rivalise de blagues drôles, très drôles ou pas drôles du tout . Qu’importe : entre eux , la liberté est totale ; L’humour fait tomber les barrières . Mieux, il les prévient avant même qu’elles n’apparaissent . C’est la société qui édifie des cloisonnements forts , pas les personnes .
Espace public et intimité
Jusqu’où 2 personnes , très éprises l’une de l’autre , sensibles , cultivées , réussissent-elles à surmonter – ou non – les obstacles que la société leur présente quotidiennement ? Jusqu’où l’espace public – la rue, le milieu professionnel, la famille, une galerie d’art – peut ronger l’intimité entre 2 personnes jusqu’à le détruire ?
J’ai trouvé particulièrement intéressant que le personnage » différent » soit un homme . L’inverse aurait été moins percutant : nous avons, inconsciemment tendance à protéger le sexe dit faible , plus menu et plus fragile .
Le réalisateur a su s’entourer de 2 personnes » différentes » :
- Brice , porteur d’une hypochondroplasie, pendant tout le tournage . Pas seulement pour filmer les doublures de jean D de dos , mais pour veiller à une légitimité des scènes et des dialogues :
Parfois on me regarde trop, parfois on ne me voit pas , je fais comme si je m’en foutais,mais je me mens à moi-même et aux autres .
Brice , interview reproduite dans le making of du film
- Le compagnon de la mère de Virginie, malentendant , qui dit avoir vécu
un miracle : passer 4 heures , à un repas , aux côtés de très grands acteurs , et comprendre l’intégralité des propos échangés grâce à la traduction simultanée d’interprètes en langage des signes !
Maurice , interview reproduite dans le making of du film
L’ensemble offre des moments de sincérité à intervalles réguliers . Enfin les trucages sont particulièrement réussis !
Au final
Laurent TIRARD a cherché par le truchement d’une romance ,de nous rendre plus proche la différence entre 2 adultes , qui , amoureux, ne devraient pas compter … Il est resté à mon goût un peu trop à la surface . Néanmoins, je suis très contente d’avoir vu ce film, porté par des acteurs que l’on sent très proches de leurs personnages .
Aucun commentaire ne m'aurait fait plus plaisir, connaissant un petit peu ton parcours de danseuse et de tant d'autres vies…
Je suis bien d'accord... nous avons plusieurs vies et ce film est d'une telle intelligence !
Super résumé qui donne envie de lire … Le temps si important me manque pour assouvir ma faim de lecture…