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Je voulais vraiment voir ce documentaire, réalisé par le psychanalyste Gérard MILLER et sa fille Coralie, visible sur France 2 jusqu’au 27 mars . Au tout début de la pandémie, c’est une amie sud-africaine, enseignante d’anglais à Bordeaux, qui m’avait alerté :  » Pour les jeunes, c’est une génération foutue , tu vas voir  » . Avec son métier et mère de deux jeunes adultes, elle était aux premières loges . Je me souviens avoir eu honte de ne pas y avoir pensé .

Le documentaire s’articule autour de deux moments

  • le 1° confinement , moment quasi lunaire
  • le 2°, à la fin de l’été 2020 où  » le virus s’est moqué de leur ( les jeunes ) résilience « .

Lors de la première conjoncture, les auteurs ont choisi de portraiturer des jeunes qui font des choix , se ressaisissent, s’adaptent , voire changent de vie .

Ainsi, Agathe , athlète de haut niveau, qi s’entraîne en vue des jeux Olympiques, rentre chez elle dans le Finistère, et transforme sa maison en petit complexe sportif .Dans la rue, elle recrée un mini stade avec les obstacles réglementaires, embauche sa mère pour la filmer afin de solliciter son entraîneur le plus possible sur ses progrès ;

Chloé, se reconnecte à la nature, trouve un écolieu et n’envisage pas de reprendre ses études à la rentrée : «  J’ai enlevé la laisse que je pouvais avoir  » ….  » J’ai tout ce qu’il me faut ici  » .

Fin de l’été 2020, le ton change : comme si de 33t nous passions en 78t

A est asthmatique et sa recherche d’informations sur internet le rendent franchement inquiet .

Ils sont un jeune couple, elle française, lui khazak et ils ne se verront pas pendant 18 mois puisque le Khazakstan se trouve en dehors de l’espace Schengen .

Paul, qui rêve de laisser son village de 1500 habitants , pour partir étudier au Canada , tire une mauvaise pioche deux fois : vol annulé pour le premier, puis visa supprimé pour le Danemark qui représentait son plan B .

 » Pour la 1° fois, les jeunes sont privés de cette période unique où l’on se fabrique des souvenirs « 

Les balades, les randos, les « expéditions abracadabrantes  » , les nuits de ouf, les fêtes jusqu’au bout de la nuit, les vacances à deux ou à plusieurs, les concerts petits ou grands … J’ai assez râlé pendant mes études de devoir commencer à réviser d’arrache-pied quand arrivait le printemps – merci les examens de juin – alors que je voyais les AUTRES s’en donner à coeur joie .

Un jeune couple décide de s’installer ensemble 6 mois après avoir fait connaissance

Pour réaliser qu’ils vivent une routine , comme leurs parents , dans cet espace de 30 M2 . Pour ce qu’on devine être une occasion particulière, ils se sont offerts une chambre d’hôtel à 200 M de chez eux .

Un étudiant sur deux n’a pas mangé à sa faim

70 % des étudiants ont eu recours à une aide alimentaire au CROUS .

Ce qui semble juste impossible . D’autres indicateurs , plus personnels , sont tout aussi alarmants : apathie, repli sur soi .….

Documentaire indispensable

Pour fixer ce moment malheureusement unique . Réaliser également à quel point une génération sur laquelle toute société reporte toujours une partie de ses espoirs d’amélioration aura été rétrécie dans ses aspirations et ses capacités .

Même si j’ai trouvé une sensation de réalisation dans l’urgence préjudiciable

Il me semble qu’il aurait gagné à envisager les conséquences de la pandémie sur cette génération dans d’autres pays , comme l’Inde , l’Afrique …