Un joyau venu d’Iran.
Hadi MOHAGHEGH, réalise ici son quatrième long métrage, à partir à la fois de sa région d’origine – au sud-ouest de Chiraz- et de l’ histoire d’un homme dont il a beaucoup entendu parler.
Dès les premières images, je fais un gigantesque bond en arrière : à la toute fin des années 60, je me souviens de ces montagnes si trapues à leur implantation, piquetées à la base de longues tentes noires, bédouines ( ? ) qui laissent voir des femmes assises à tisser des tapis. La piste est confortable, le trafic absent. Seuls le vent et la poussière soufflent.
Mais ici, le cinéaste a choisi de filmer ces montagnes au printemps, revêtues d’une herbe si fraîche qu’on a envie de l’embrasser.
J’ai adoré ce film :
- pour l’histoire qui va droit au coeur
- pour ce récit d’un pays devenu rapidement très riche, après de longues périodes d’un développement très inégal entre villes et campagnes
- pour certains traits esquissés de la culture perse.
Le titre du film en iranien est » Derb » et signifie » sol dur «
Dans une vallée reculée, peu fertile, un homme infirme veille son fils, malade, dans une maison à la fois moderne( de plein pied, avec porte, fenêtres, terrasse …) et vétuste.
Lorsque le transformateur de la maison tombe en panne, un électricien que l’on devine de la société électrique nationale, vient le réparer.
Mais une pièce manque, et dix tableaux vont se succéder, selon une logique qui serait impensable sous nos cieux.
Une navette continue entre modernité et quotidienneté rurale pauvre
Le père du petit garçon, que l’on voit à droite à l’arrière-plan, vient demander s’il peut téléphoner sur un portable.
Le couple de vieillards n’en a pas. Mais aurait bien besoin d’une aiguillée de fil pour recoudre la chaussure de la vieille dame.
A la recherche de la pièce manquante
Qui a traversé des régions sans signalétique routière s’est rendu dans un village doté du même nom que celui qu’il cherchait. Pour rebrousser chemin ensuite.
Demi-tour donc…
Mais ici, aux abords du village, un homme attend un véhicule pour se rendre auprès de sa douce…
La caméra a toujours un temps de retard sur les enjeux des situations et des personnages. Et les surprises sont chaque fois de taille. Cet homme est aveugle, au sens physiologique, mais …
Lorsque les objets n’ont pas le dernier mot ?
Entre les objets que l’on retrouve maintenant sous toutes les latitudes ( douille de transformateur, véhicule 4×4, talkie-walkie, terminal de paiement …) chaque culture remplit à sa façon les grands blancs qui existent entre eux.
Ici, ce sera une solidarité et une générosité hors-norme, inattendues, dans ce film quasiment sans dialogues, et que le réalisateur présente comme aussi naturels que le vent, le soleil, le torrent….
Merci cela donne envie de voir ce film !
Carissima. Se sapessi quant'è vero : avevvo intitolato l'articolo " Sacré Charlemagne " in referimento, per me ad una canzonetta…
ma grazie per questa particolare informazione: non si finisce mai di imparare!!!