A certains passages du livre , je crois entendre ma propre grand-mère qui tout d’un coup , s’était mise à redouter le propriétaire de sa maison , l’affublant de caractéristiques terrifiantes .
Dans toutes les paroles , elle sentait une menace contre elle .
p 91
De tous les moments les plus redoutés par les proches , celui où leur parent ne les reconnaît plus est le plus redouté . Sensation de dépersonnalisation qui fait vaciller tellement de repères . Qui voit-il ( elle ) à ma place ? Comment le lien qui nous unit depuis toute une vie peut-il se dissoudre comme un vulgaire comprimé d’aspirine ?
» Elle a perdu les noms .
Elle m’appelait » madame » sur un ton de politesse mondaine . Les visages de ses petits-fils ne lui disaient plus rien .
p 92
La mise en scène est connue du seul parent . Nous sommes conviés comme spectateurs , interdits de commentaires ou d’appréciations .
A table , elle leur ( les petits-fils ) demandait s’ils étaient bien payés ici , elle s’imaginait dans une ferme , dont ils étaient comme elle , les employés .
p 92
En tant que médecin , comme j’aurais aimé comprendre , que l’odeur d’urine , si fréquente dans les chambres et dans les couloirs , était également ressentie par de nombreux résidents . Non comme un laisser-aller , un renoncement , un trait dépressif ….que sais-je .
» Ça m’a échappé »
Mais elle » se voyait « , sa honte de souiller d’urine sa lingerie , la cachant sous son oreiller, sa petite voix , un matin , dans son lit, » ça m’a échappé «
p 92
Comment court-circuiter notre regard d’adulte vis-à-vis d’adultes qui ne sont pas des enfants ?
Elle essayait de se raccrocher au monde , elle voulait coudre à toute force, assemblant des foulards, des mouchoirs, l’un dessus par l’autre, avec des points qui déviaient .
P 92
A. ERNAUX nous fait également le cadeau de se décrire, elle , dans cette lutte .
Durant cette période , j’ai eu deux accrochages de voiture dans lesquels j’étais en tort . Pour un rien , je criais et j’avais envie de pleurer …..J’ai entamé une liaison avec un homme qui me dégoûtait . Je ne voulais pas qu’elle redevienne une petite fille , elle n’en avait pas « le droit »
p 93
Merci cela donne envie de voir ce film !
Carissima. Se sapessi quant'è vero : avevvo intitolato l'articolo " Sacré Charlemagne " in referimento, per me ad una canzonetta…
ma grazie per questa particolare informazione: non si finisce mai di imparare!!!