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Public sensible s’abstenir.

Au lendemain de la mort du Pr Charcot, une femme de la haute société parisienne s’introduit, en se faisant passer pour une domestique, dans un service de 500 malades, plus ou moins  » tranquilles « , à la recherche de sa mère qui aurait été internée quelques vingt ans plus tôt.

Marguerite Bottard ( 1822- 1906 )

Cette femme du peuple, devenue infirmière chef et  » surveillante  » du service du Pr Charcot, a réellement existé et a reçu la légion d’honneur.

Josiane Balasko, qui l’interprète à l’écran, dit  » qu’elle n’était pas foncièrement méchante et faisait son travail du mieux possible ….Ce n’est pas l’infirmière cruelle de  » Vol au-dessus d’un nid de coucou « . Télérama 21 janv 24

La Douane, infirmière d’une brutalité constante

Son plus grand plaisir est de briser les êtres, quels qu’ils soient. Tous les motifs sont bons, toutes les situations à ses yeux, s’y prêtent.

Hersillie, aristocrate, internée par ses frères pour s’approprier sa part d’héritage

Elle se bat pour faire valoir ses droits, grâce à une correspondance permanente avec l’extérieur.

Elle réussit à écrire ses mémoires qui seront publiées après 15 ans de réclusion.

Carole Bouquet est absolument exceptionnelle tout au long du film : que ce soit comme enseignante de quadrille ou comme seule  » résistante  » à ce régime carcéral.

 » Le bal des folles  » : sorte de bal annuel de charité

Il doit constituer la preuve que les thérapies mises en oeuvre à l’intérieur de l’établissement donnent de bons résultats.

C’est aussi le seul moment d’ouverture au public, qui plus est trié sur le volet .

Très beau film en costumes, au casting époustouflant

J’ai aimé cette représentation de la Salpêtrière, qui est un personnage à part entière du film. Un Paris pauvre est suggéré à de nombreuses reprises, avec des occupantes trop vulnérables pour vivre ailleurs qu’à l’hôpital.

Je suis restée perplexe devant l’utilisation des couleurs saturées qui confèrent à mon sens un côté trop propre à l’institution.

Un équilibre périlleux entre moments crédibles et superficialité

Le rôle de Mélanie Thierry, qui porte le film, ne m’a pas convaincu. Sur la photo ci-contre, alors qu’elle est entravée par une camisole de force, la raie de sa chevelure est juste parfaite …

Film oppressant où les captives ne sont pas nécessairement les personnes internées.

On n’a pas besoin de représenter les hommes pour sentir leur joug. Leur présence n’a pas besoin d’être visible. Et elle est d’autant plus menaçante.

Marina Foïs – Madame Figaro n ° 24 710 – ven 2 fév 2024