» Brooklyn Affairs « : Un privé affecté du Syndrôme de Gilles de la Tourette, New York ,la corruption immobilière dans les années 50 ….un délicieux film noir !

Adaptation du roman de Joanthan Lethem  » Les orphelins de Brooklyn « 

Paru en 1999 , Edward Norton en acquiert les droits , signe le scénario en 2014 tandis que le film sort en 2018 . Si je n’avais pas visionné le making-of je ne me serais pas rendue compte qu’Edward Norton interprétait également le personnage principal : Lionel Essrog . Alec Baldwin incarne un urbaniste très controversé du New York d’alors, Willem Defoe son frère tandis que Gugu Mbatha Raw – très connue outre-manche et outre-atlantique – une jeune femme très impliquée au sein de sa communauté .

Un début à la Al Capone

Lionel Essrog enquête sur le meurtre survenu quasiment sous ses yeux de son unique ami et mentor qui l’a sorti des années auparavant de l’orphelinat . Sa mémoire exceptionnelle va lui permettre de débrouiller les fils d’une gigantesque escroquerie immobilière organisée par l’un des hommes les plus puissants de la ville .

Le détective : un personnage suprêmement intelligent mais socialement dysfonctionnel

Edward Norton dit avoir eu besoin de 2 ans environ pour développer sa propre compréhension de la maladie , appréhender qu’elle était différente pour chacun . Il y a d’excellents documentaires sur ce sujet et il s’agissait pour moi de voir comment je pouvais interpréter ce personnage avec empathie , sans le tourner en dérision .Le Parisien 4 déc 2019 .

Dans une rue ordinaire de Brooklyn, sous une très belle lumière de fin d’hiver

Laura fait du porte à porte pour informer chaque propriétaire des procédures illégales, pourtant en cours, pour les déloger de leurs habitations . Il s’agit d’un travail de fourmi, à la limite du dérisoire face aux moyens considérables dont dispose Moses Randolph . Cet urbaniste qui a réellement existé se pose en homme d’action et raisonne en kilomètres de routes, ponts , autoroutes, hectares d’espaces verts, plages et terrains de jeux . Il envisage pour ce faire , de détruire des quartiers entiers et de déplacer les pauvres vers les banlieues .

Edward Norton connaît bien le monde de l’immobilier

Son grand-père maternel , James Rouse , était un promoteur immobilier , idéaliste et philanthrope qui fonda la ville de Columbia dans le Maryland, symbole de la lutte contre la ségrégation raciale, religieuse et sociale . Son petit-fils a même travaillé un an dans le logement social à New York en sortant de l’université de Yale .

Un polar  » vintage  » parfaitement réussi

Une intrigue replacée dans les années 50 pour pouvoir dénoncer le racisme et l’anti-démocratie de l’époque, des reconstitutions sensationnelles du New York d’alors, des morceaux de jazz ET des séquences de jazz dans un cabaret ciselées ,une histoire d’amour qui se construit lentement …….

« J’espère que le film soulève des questions importantes sur les villes, les discriminations et l’avenir indique Edward Norton. Mais avant tout, j’espère que le public se sentira proche de ce personnage peu orthodoxe qui part à la découverte de ses émotions. » GQ 3 déc 2019 .