» Un autre monde »
La salle de cinéma luxueuse de l’Institut Lumière, dans le quartier Monplaisir à Lyon, est comble : 269 spectateurs sont venus écouter Stéphane BRIZE présenter en avant-première » Un autre monde » son dernier film, qui clôt la trilogie sociale qu’il avait débuté avec « La loi du marché » .
Le réalisateur s’exprime avec facilité
Les anecdotes sont piquantes, il se livre sans fard sur sa façon de filmer et le film que nous venons de voir, déjà très bon , gagne en saveur . Un des 2 producteurs est présent et Thierry FREMEAUX , à la fois directeur de l’Institut et secrétaire général du Festival de Cannes, ne cherchent qu’à nous faire partager leur passion pour le cinéma .
Georges Clooney
S. Brizé avait imaginé au départ ouvrir le film par une très longue séquence de 9 mn , à Las Vegas , où Clooney, Pdg bienveillant et charismatique , aurait tenu un discours humaniste devant un parterre de cadres de ses différentes filiales dans le monde .
La mise en relations, par ami commun interposé, se fait facilement . L’acteur connaît le travail du réalisateur et ses convictions politiques permettaient un budget envisageable . Echange de mails …….
Nous voici au pays des étoiles
Dans la vraie vie, les calendriers ne coïncideront pas et le début du scénario est ré-écrit .
Le réalisateur aborde ensuite :
- sa façon de filmer ( caméra à l’épaule pour ses cameramen ) ,
- la vingtaine d’ interviews qu’il a réalisé chaque fois pour les films de la trilogie avant d’esquisser une dramaturgie,
- les nombreuses rencontres avec Christophe DESJOURS, psychiatre et psychanalyste, professeur au CNAM – Conservatoire National des Arts et Métiers – et qui a popularisé dès les années 90 la notion d’épanouissement au travail ou au contraire celle de souffrance au travail .https://youtu.be/TpZtx2QyhqQ
Tout à trac, en réponse à une question sur une jolie scène de mime familiale entre Vincent LINDON, Sandrine KIBERLAIN et Anthony BAJON
J’entends S. Brizé évoquer l’autisme de sa fille , qui aurait longtemps mimé en voiture tous les véhicules qu’ils croisaient : » Oui, l’autisme de ma fille occupe beaucoup de place en moi » .
Tout à l’heure , Georges Clooney, star mondialement connue, et là maintenant tout de suite , une jeune fille autiste, dont le trouble est nommé, reconnu et situé .
Le discours de Faber
Si S. Brizé avait imaginé un autre début de scénario , c’est grâce au discours qu’a prononcé Emmanuel FABER,https://youtu.be/x4rj4MfNkys en passe de devenir le Pdg de Danone devant la promotion 2016 de HEC à Paris . Pendant 9 mn exactement, et exclusivement, il va parler de son frère schizophrène, décédé 5 ans auparavant .
9 mn où il dépeint le monde dans lequel évolue son frère, ses aspirations, ses réalisations, ses échecs, certaines de ses crises , le quotidien de leur lien . Ce récit deviendra très vite viral : plus de 500 000 vues en quelques jours .
J’ai plus appris pendant ces 9 minutes que pendant toute la durée de mes études
Et je n’ai croisé qu’une fois une jeune fille schizophrène , qui mêlait très artistement des turbans à ses coiffures . La pédo-psychiatre , médecin chef de l’établissement, se détricotait les neurones pour tenter de comprendre l’origine du trouble, ce sur quoi elles auraient pu construire ensemble quelque chose .
Merci cela donne envie de voir ce film !
Carissima. Se sapessi quant'è vero : avevvo intitolato l'articolo " Sacré Charlemagne " in referimento, per me ad una canzonetta…
ma grazie per questa particolare informazione: non si finisce mai di imparare!!!