La solitude
Frantzen a beaucoup souffert dans son premier travail à l’université de Harvard, à Boston, de la solitude : assistant dans une station de sismologie pendant plusieurs années, jeune marié , avec un seul et unique ami, ses relevés des secousses terrestres lui ont laissé un mauvais goût en bouche .
J’ai été très sensible à sa compréhension de la solitude, à son retentissement dans la vie quotidienne, à ses conséquences dans la littérature jusque dans son écriture “ Lecteurs et auteurs sont unis dans leur besoin de solitude , dans leur quête d’un sens en une ère d’évanescence sans cesse croissante, dans leur plongée intérieure, via l’imprimé, hors de la solitude “ .
L’état du monde
J Frantzen évoque dans ce roman , non seulement les Etats- Unis mais l’état du monde . Comment réagir à ce qui est inéluctable ? Quelle est l’unité des 20 dernières années ? En d’autres termes, comment réagir à la catastrophe climatique qui vient ? “ Dans les grandes villes chinoises, le soir tombe à 14h à cause des fumées “ .
“ La grande image est grise , mais je suis plutôt optimiste au sens large : on peut encore vivre une vie qui ait du sens – Le désastre , cela ne signifie pas la fin du monde, mais que les choses deviennent très instables “
“ J’ai passé des années à être frustré par l’inaction … Je suis frustré maintenant par la nature du débat : il est temps d’accepter la réalité et de développer la résilience “
Au micro de France Inter, Nicolas DEMORAND lui demandait si un monde commun était encore possible . Si l’on pouvait encore se mettre autour d’une table, avancer, discuter ou bien si tout était trop polarisé .
“ Nous vivons dans une société très divisée , très en colère . Mais si on regarde, qui contribue à ce sentiment ? 95 % des tweets sont tweetés par 10 % de la population . “
L’écrivain le plus visionnaire d’Amérique
Je vivais à New York lorsque j’écrivais “ Les Corrections “ . Trump symbolisait un personnage agressif , idiot, avec un égo démesuré . Je me suis dit que c’était le côté sombre de l’Amérique . ….Le fait que Trump n’arrête pas d’apparaître dans mon oeuvre, c’était quelque chose qui apparaissait déjà à la fin des années 80 . C’est l’aspect déjà effrayant de sa personnalité qui apparaissait . Il va main dans la main avec un système qui a besoin de divertissement permanent qui lui aussi est mentalement malade .
La famille , version tradi ou bien version contemporaine
– Enid , la mère , rêve d’un dernier Noël avec son mari – très abîmé par la maladie – et leurs enfants , avant d’emménager dans un E.H.P.A.D .
-Al, ingénieur modèle d’un réseau ferroviaire illimité tombé depuis en désuétude .
-Gary, le fils aîné, modèle de réussite matérielle , sur la côte Est , doté d’une maison opulente, de la jolie femme qui va avec ainsi que d’une descendance exclusivement masculine.
– Chup, au tout début professeur d’université manipulé … puis manipulateur dans un pays tout neuf de la vieille Europe
– Denise, chef-cuisinière , ultra-talentueuse de restaurant étoilé .
“ Plus il y songeait, plus il était en rogne “
J’ai adoré cette partie ( p 179 – p 301 ) où nous assistons à une dispute conjugale, qui s’étend sur plusieurs semaines , au travers du prisme de la chimie cérébrale . Difficile d’être à la fois plus drôle et plus proche de la réalité !
Le potentiel comique des “ Corrections “
“J’avais des difficultés à écrire “ Les Corrections “ . J’ai réalisé à quel point j’étais entravé par ma honte . J’avais tellement honte de certains moments de ma vie, de mon histoire, honte de la personne que j’étais , honte de ma famille, honte de mon mariage . J’avais honte de tellement de choses et tout est devenu très clair en l’espace de quelques semaines .Lorsque j’ai réalisé que si on rend comique ce qui est honteux, le sentiment de honte diminue beaucoup : c’est ce qui m’a libéré et qui m’a permis de découvrir mon potentiel “.
Roman ultra-contemporain
A la croisée des révolutions des 40 dernières années :
- nouvelles technologies de la communication
- nouveaux rôles hommes-femmes
- allongement de la durée de vie en Occident
- neuro-médiateurs, maladies dégénératives
- indépendance des pays Baltes
- perspectives de vie du 4° âge …..
Comme si J FRANTZEN nous apprenait à décoller avec beaucoup d’humour nos nouvelles images d’Epinal .
Merci cela donne envie de voir ce film !
Carissima. Se sapessi quant'è vero : avevvo intitolato l'articolo " Sacré Charlemagne " in referimento, per me ad una canzonetta…
ma grazie per questa particolare informazione: non si finisce mai di imparare!!!