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La réalité de cette maladie, comme tant d’autres pathologies neuro-dégénératives, met en lumière les difficultés pour la personne qui en est atteinte et la grandeur d’âme de la personne qui accompagne.

La pitié

C’est tout le dilemme du roman : le moment où Eden veut forcer Anaïs à le laisser. Il n’a pas envie de devenir cette personne qui est un poids, dont on a pitié.

Il veut rester aux yeux de cette amoureuse, l’Eden qu’il a été et ensuite aller vivre sa décrépitude, caché quelque part.

La culpabilité

La maladie est un escalier descendant. Eden sait qu’à partir du moment où il sera sur la pente descendante, elle ne pourra plus partir sans se sentir une salope, qu’elle l’abandonne au moment où il le plus besoin d’elle.

Il tente de lui ouvrir les portes de sa liberté, à un moment où il a encore toute sa prestance.

Les injonctions sociétales

C’est quand le bon moment pour ne pas devenir la personne qui abandonne au moment où l’autre devient vulnérable ?

Est-ce que l’on reste par amour, par loyauté, par devoir, par obligation, par culpabilité ?

Les petits deuils

Il y a très peu de lumière lorsque les symptômes deviennent réels.

 » Quand on sait que notre vie va être juste jalonnée de pertes, ça fait comme une urgence de vivre, parce qu’on ne sait pas ce que l’on va être capable de faire la semaine suivante.  » G. Jannelle

La communication

La communication entre Anaïs et Eden devient de plus en plus délicate…. »Et c’est l’aspect le plus difficile de la maladie …Ne pas pouvoir rendre compte de ce qu’on vit, assurément ça fait refermer la personne sur elle-même ....

….C’est l’aspect qui fait le plus que la prison se referme quand on ne peut plus interagir avec les autres, on devient seul à l’intérieur de soi. « G. Jannelle

L’écriture de Geneviève Jannelle

G. Jannelle est directrice artistique d’une agence de publicité : elle a le sens de la formule courte. Ses chapitres sont brefs, avec des scènes très visuelles et une écriture très rythmée.

 » La maternité m’a ouvert des canaux de sensibilité qui n’étaient pas aussi ouverts auparavant…..Je pense que mon sentiment parfois d’être prisonnière de mon amour et de mon abnégation pour mes enfants a eu un impact dans l’écriture de mon roman, que j’ai écrit debout, avec le bébé contre moi, dans l’écharpe de portage.  » G. Jannelle

The end

Un livre très court ( 140 pages ) qui peut se lire très facilement d’une traite mais il faut prendre son souffle pour passer au travers.